Shupikai Chaparapata montre les cultures qui poussent de chaque côté d’un chemin sablonneux qui traverse son champ dans le district de Mudzi, au nord-est du Zimbabwe. À sa gauche, son maïs est jaune et flétri par un temps sec incessant. Le soleil de plomb promet d’autres jours sans pluie à venir.
Mais le sorgho rustique domine la tête de Shupikai à sa droite, ses graines étant presque prêtes à être récoltées.
« Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de maïs à récolter cette année », dit-elle. « Cependant, je pourrai récolter du sorgho, car cette culture se porte bien mieux. »
Rempli de nutriments et originaire d’Afrique, le sorgho résistant à la sécheresse est un ajout récent à la ferme de Shupikai. Ses semences faisaient partie d’un ensemble plus large d’outils d’action précoce que le Programme alimentaire mondial (PAM) a déployé auprès des agriculteurs de subsistance de Mudzi fin 2021, en prévision d’une sécheresse imminente.
Aujourd’hui, avec le retour du phénomène climatique El Niño, les experts prédisent que les effets de la sécheresse vont s’intensifier dans certaines régions d’Afrique australe au cours des prochains mois. Le PAM a pris des mesures pour compenser ses conséquences, en lançant son plus grand effort dans la région à ce jour pour déclencher des messages d’alerte précoce, distribuer des semences et des financements résistants à la sécheresse et fournir de l’eau potable aux communautés et au bétail – dans le cadre d’une approche plus largement connue sous le nom d’action d’anticipation.
Dans le cadre de cette initiative de 12,8 millions de dollars, le PAM s’est associé aux gouvernements et aux partenaires humanitaires pour atteindre plus d’un demi-million de personnes avec des projets d’action anticipée dans quatre pays d’Afrique australe : le Zimbabwe, le Mozambique, Madagascar et le Lesotho. Tous les quatre devraient connaître des précipitations inférieures à la normale et une période de sécheresse tout au long de la saison des semis d’octobre à décembre. Rien qu’au Zimbabwe, nous visons à atteindre 200 000 personnes.
La préparation est la clé
C’est ce sentiment qui motive les initiatives d’action précoce du PAM dans le monde entier, alors que le changement climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses. L’année dernière, le PAM a intensifié ses efforts pour venir en aide à plus de 3 millions de personnes dans 28 pays grâce à des financements et à d’autres initiatives proactives en prévision des catastrophes climatiques, tout en aidant des millions d’autres personnes à se relever et à renforcer leur résilience après leur survenue.
En Afrique australe, où 90 pour cent des agriculteurs sont de petits exploitants, de telles actions sont essentielles pour lutter contre la faim et renforcer la résilience aux chocs climatiques. Il y a deux ans, le PAM a lancé sa première initiative d’anticipation dans la région, dans la région de Mudzi au Zimbabwe. L’objectif : préparer les petits exploitants des semaines avant qu’une sécheresse attendue ne menace de paralyser la production agricole.
Touchant près de 33 000 personnes, le projet comprenait la distribution de semences résistantes à la sécheresse et l’installation de forages pour assurer l’approvisionnement en eau des communautés et du bétail. Des SMS massifs envoyés au bon moment aux agriculteurs et aux autorités locales, contenant des informations météorologiques détaillées, ont aidé à orienter leurs décisions sur quoi et quand planter.
Source: wfp.org
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